DAONIL
Glibenclamide.
IDENTIFICATION DU MEDICAMENT
FORMES ET PRÉSENTATIONS
• Daonil : Comprimé sécable à 5 mg (blanc) : Boites de 20 et de 100, sous plaquettes thermoformées.
• Hémi-Daonil : Comprimé sécable à 2,5 mg (blanc) : Boite de 60 sous plaquettes thermoformées.
COMPOSITION
Daonil : Glibenclamide (DCI) 5mg p cp
Hémi-Daonil : Glibenclamide (DCI) 2,5mg p cp
Excipients (communs): lactose monohydraté, amidon de maïs, amidon de maïs prégelatinisé, talc, silice colloïdale anhydre, stéarate de magnésium.
CLASSE PHAMACOTHERAPEUTIQUE
Sulfamide hypoglycémiant, antidiabétique oral.
INDICATIONS
Diabète non insulinodépendant, en association au régime adapté, lorsque ce régime n'est pas suffisant pour rétablir à lui seul l'équilibre glycémique.
POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION
Réservé à l'adulte. Comme pour tout agent hypoglycémiant, les posologies, doivent être adaptées à chaque cas particulier. En cas de déséquilibre glycémique transitoire, une courte période d'administration du produit peut être suffisante, chez un patient habituellement bien équilibre par le régime. Sujet de moins de 65 ans :
• Dose initiale : La dose initiale recommandée est de ½ comprimé par jour, administré avant le petit déjeuner.
• Paliers : Les ajustements de posologie se font habituellement par paliers de ½ comprimé en fonction de la réponse glycémique, en répartissant les doses avant les 2 ou 3 principaux repas. Plusieurs jours au moins doivent séparer chaque palier de dose.
• Traitement d'entretien : La posologie maximale est de 15 mg de glibenclamide par jour (3cp), à répartir en 2 ou 3 prises avant les principaux repas.
Sujets à risque :
• Sujet âgé de plus de 65 ans : Ne pas initier le traitement avec un comprimé de Daonil. Débuter par un ½ comprimé d'Hémi-Daonil 2,5 mg ou 1 comprimé de Daonil Faible 1,25 mg une fois par jour. Cette dose pourra être progressivement augmentée jusqu'à équilibre glycémique satisfaisant du patient, en respectant des paliers de 7 jours minimum et sous surveillance glycémique étroite.
• Chez les autres patients à risque : Chez le patient dénutri ou présentant une altération marquée de l'état général, ou dont la ration calorique est irrégulière, et chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique, lé traitement doit être instauré à la dose la plus faible et les paliers posologiques doivent être scrupuleusement respectés, de façon à éviter les réactions hypoglycémiques.
• Chez les patients recevant d'autres hypoglycémiants oraux : Comme pour tout sulfamide hypoglycémiant, ce médicament peut prendre le relais d'un traitement antidiabétique sans période de transition. Lors du passage d'un sulfamide hypoglycémiant à demi-vie plus longue (comme le chlorpropamide) à ce médicament, les patients seront attentivement suivis (pendant plusieurs semaines) afin d'éviter la survenue d'une hypoglycémie, en raison de la possibilité de chevauchement des effets thérapeutiques.
CONTRE-INDICATIONS
Absolues :
- Hypersensibilité au glibenclamide, à d'autres sulfonylurées ou sulfonamides, ou à l'un des excipients utilisés.
- Diabète insulinodépendant, en particulier diabète juvénile, diabète acidocétosique, précoma diabétique.
- Insuffisance rénale ou hépatique sévère.
- Porphyries.
- Miconazole .
- Allaitement.
Relatives: Phénylbutazone et danazol.
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D'EMPLOI
- Hypoglycémie :
• Des hypoglycémies peuvent survenir sous sulfamides hypoglycémiants. Certaines peuvent être sévères et prolongées. Une hospitalisation peut alors s'avérer nécessaire et le resucrage doit être éventuellement poursuivi sur plusieurs jours. Une sélection soigneuse du patient, de la posologie utilisée ainsi qu'une information adéquate du patient sont nécessaires si l'on veut éviter des épisodes d'hypoglycémie.
• Les patients âgés, dénutris ou présentant une altération de' l'état général, de même que les patients présentant une insuffisance surrénalienne ou un hypopituitarisme, sont particulièrement sensibles à l'action hypoglycémiante des antidiabétiques. L'hypoglycémie peut être difficile à reconnaître chez le sujet âgé et chez le patient sous traitement par bêta-bloquants.
• Ce traitement ne sera prescrit que si le patient est susceptible de s'alimenter régulièrement (notamment de prendre un petit déjeuner). Il est important de prendre des hydrates de carbone régulièrement en raison de l'augmentation du risque de survenue d'hypoglycémie, en cas de repas pris tardivement ou d'alimentation insuffisante ou déséquilibre en hydrates de carbone.
L'hypoglycémie est d'avantage susceptible de survenir en période de régime hypocalorique, après un effort important ou prolongé, après ingestion d'alcool, ou lors de l'administration d'une association d'agents hypoglycémiants.
• Une insuffisance rénale ou hépatique peut altérer la distribution du glibenclamide et l'insuffisance hépatique peut également diminuer la capacité de néoglucogenèse, ces deux effets augmentant le risque de survenue de réactions hypoglycémiques graves.
• Déséquilibre glycémique : l'équilibre glycémique d'un patient bénéficiant d'un traitement antidiabétique peut être menacé en cas de survenue des événements
suivants : fièvre, traumatisme, infection ou intervention chirurgicale. Dans ce cas, il peut être nécessaire d'arrêter le traitement et d'administrer
de l'insuline.
• L'efficacité de tout hypoglycémiant oral, y compris le glibenclamide, pour abaisser la glycémie au niveau souhaité, diminue au long cours chez certains patients, ce qui peut être dû à une progression de la sévérité du diabète où à une diminution de réponse au traitement. Ce phénomène est connu sous le nom d'échec secondaire et doit être distingué ce l'échec primaire, où le médicament s'avère inefficace lorsqu'il est prescrit en première intention à un patient donné. Une adaptation adéquate de la dose et l'observation du régime alimentaire doivent être envisagées avant de classer un patient comme échec secondaire
• Analyses biologiques : la glycémie et la glycosurie doivent êtres surveillées périodiquement. La mesure du taux d'hémoglobine glycosylée peut s'avérer utile.
• Insuffisance rénale et hépatique : la pharmacocinétique et/ou pharmacodynamie du glibenclamide peut être modifiée chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique. En cas de survenue d'une hypoglycémie chez ces patients, celle-ci risquant d'être prolongée, une prise en charge appropriée doit être instituée.
• Information du parient : Les risque d'hypoglycémie, ses symptômes et son traitement ainsi que les conditions qui y prédisposent, doivent être expliqués au patient et à sa famille. Les echecs thérapeutiques primaire et secondaire doivent également être expliqués. Le patient doit être informé des risques potentiels et des avantages de ce traitement, et des autres types de traitement. II doit être informé de l'importance qu'il y a à respecter le régime alimentaire, à suivre un programme d'exercice physique régulier et à surveiller régulièrement la glycosurie et/ou la glycémie.
- En raison de la présence de lactose, ce médicament est contre-indiqué en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase.
CONDUITE ET UTILISATION DE MACHINES
Les patients devront être sensibilisés sur les symptômes d'hypoglycémie et devront être prudents en cas de conduite et d'utilisation de machines.
INTERACTIONS
Interactions médicamenteuses
- Majoration possible de l'hypoglycémie avec :
• Contre-indiquées :
+ Miconazole (voie générale, gel buccal) : augmentation de l'effet hypoglycémiant avec survenue possible de manifestations hypoglycémiques, voire de coma.
• Déconseillées :
+ Phenylbutazone (voie générale) : augmentation de l'effet hypoglycémiant des sulfamides (déplacement de leurs liaisons aux protéines plasmatiques et/ou diminution de leur élimination). Utiliser de préférence un autre anti-inflammatoire moins interactif, sinon prévenir le patient et renforcer l'autosurveillance ; adapter s'il y a lieu la posologie du sulfamide pendant le traitement par l'anti-inflammatoire et après son arrêt
+ Alcool : augmentation de la réaction hypoglycémique (inhibition de réactions de compensation), pouvant faciliter la survenue de coma hypoglycémique. Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.
• Nécessitant des précautions d'emploi :
+ Bêtabloquants : tous les bêtabloquants masquent certains symptômes de l'hypoglycémie : les palpitations et la tachycardie ; la plupart des bêtabloquants non cardiosélectifs augmentent l'incidence et la sévérité de l'hypoglycémie. Prévenir le patient et renforcer, surtout en début de traitement, l'autosurveillance glycémique.
+ Fluconazole : augmentation du temps de demi-vie du sulfamide avec survenue possible de manifestations hypoglycémiques. Prévenir le patient, renforcer l'autosurveillance glycémique et adapter éventuellement la posologie du sulfamide pendant le traitement par le fluconazole.
+ Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC): l'utilisation des IEC peut entraîner une majoration de l'effet hypoglycémiant chez le diabétique traité par les sulfamides hypoglycémiants. La survenue de malaises hypoglycémiques semble exceptionnelle. Une hypothèse avancée serait une amélioration de la tolérance au glucose qui aurait pour conséquence une réduction des besoins en insuline. Renforcer la surveillance glycémique.
+ Sulfamides antibactériens, fluoroquinolones, coumariniques,IMAO, chloramphénicol, certains hypolipémiants dont le clofibrate et fénofibrate, pentoxyfilline (àforte dose par voie parentérale), disopyramide : des hypoglycémies ont été signalées lors d'association de ces produits avec le glibenclamide.
- Augmentation possible de la glycémie avec :
• Déconseillées :
+ Danazol : Effet diabétogène du danazol. Si l'association ne peut être évité, prévenir le patient et renforcer l'autosurveillace glycémique et urinaire. Adapter éventuellement la posologie de l'antidiabétique pendant le traitement par le danazol et après son arrêt.
• Nécessitant des précautions d'emploi :
+ Chlorpromazine : à fortes posologie (> 100 mg par jour de chlorpromazine), élévation de la glycémie (diminution de la libération de l'insuline). Prévenir le patient, renforcer l'autosurveillance glycémique et adapter éventuellement la posologie de l'antidiabétique pendant le traitement par le neuroleptique et après son arrêt
+ Glucocorticoïdes (voies générale et locale : intra-articulaire, cutanée et lavement rectal) et tétracosactide : élévation de la glycémie avec parfois cétose (diminution de la tolérance aux glucides par les corticoïdes). Prévenir le patient et renforcer l'autosurveillance glycémique, surtout en début de traitement. Adapter éventuellement la posologie de l'antidiabétique pendant le traitement par les corticoïdes et après son arrêt.
+ Progestatifs : Effet diabétogène des progestatifs macrodosés. Prévenir le patient et renforcer l'autosurveillance glycémique et urinaire. Adapter éventuellement la posologie de l'antidiabétique pendant le traitement par les progestatifs et après son arrêt.
+ Ritodrine, salbutamol, terbutaline (voie IV) : élévation de la glycémie par les bêta-2-stimulants. Renforcer la surveillance sanguine et urinaire. Passer éventuellement à l'insuline.
- Autres interactions :
A prendre en compte :
+ Desmopressine : diminution de l'activité antidiurétique.
GROSSESSE et ALLAITEMENT
Grossesse :
• Risque lié au diabète : Le diabète (gestationnel ou permanent), lorsqu'il n'est pas équilibré, est à l'origine d'une augmentation des malformations congénitales et de la mortalité périnatale. En période périconceptionnelle, un équilibre aussi bon que possible du diabète doit être réalisé, afin de réduire le risque malformatif.
• Risque lié au glibenclamide : les sulfamides hypoglycémiants sont tératogènes chez l'animal à doses élevées. En clinique, il n'existe pas actuellement de données pertinentes ou en nombre suffisant pour évaluer un éventuel effet malformatif ou foetotoxique du glibenclamide lorsqu'il est administré pendant la grossesse.
Conduite à tenir : la rééquilibration du diabète permet de normaliser le déroulement de la grossesse dans cette catégorie de patientes. Elle fait appel impérativement à l'insuline, quel que soit le type de diabète, 1 ou 2, gestationnel ou permanent. Dans ce dernier cas, il est recommandé d'effectuer le relais d'un traitement oral par l'insuline dès l'instant ou la grossesse est envisagée ou en cas de découverte fortuite d'une grossesse exposée à ce médicament : dans ce cas, ceci ne constitue pas l'argument systématique pour conseiller une interruption de grossesse mais conduit à une attitude de prudence et à une surveillance prénatale orientée. Une surveillance néonatale de la glycémie est recommandée.
Allaitement :
En l'absence de données concernant le passage dans le lait maternel et compte tenu du risque d'hypoglycémie néonatale, l'allaitement est contre-indiqué en cas de traitement par ce médicament.
EFFETS INDÉSIRABLES
- Hypoglycémie.
- Eruption cutanéomuqueueses : prurit, urticaire, éruption maculopapuleuse. Quelque cas de photosensibilisation ont été rapporté. Exceptionnellement, vascularite allergique cutanée ou viscérale.
- Troubles gastro-intestinaux : nausées, diarrhée, gène épigastrique.
- Atteinte hépatique : une augmentation des enzymes hépatiques a été noté avec la possibilité de survenue d'hépatite cytolytique ou choléstatique, nécessitant l'arrêt du traitement.
- Atteinte hématologique réversible à l'arrêt du traitement : leucopénie ; thrombocytopénie, plus rarement : agranulocytose, anémie hémolytique, aplasie médullaire et pancytopénie.
- Porphyrie hépatique et cutanée.
- Cas d'hyponatrénie (cas isolés).
- Autres anomalies biologiques : élévations occasionnelles moyennes à modérées de l'urémie et de la créatinine.
- Effets antabuse en cas d'ingestion d'alcool pendant les repas.
SURDOSAGE
Le surdosage de sulfamides peut entraîner une hypoglycémie.
Les symptômes modérés de l'hypoglycémie sans perte de connaissance ni signes neurologiques, doivent êtres corrigés absolument par un apport glucidique, une adaptation de la posologie et/ou un modification du comportement alimentaire.
Une surveillance étroite doit être poursuivi jusqu'à ce que le médecin soit sur que le patient est hors de danger.
Les réactions hypoglycémiques sévères, avec coma, convulsions ou autre troubles neurologique sont possibles et constitue une urgence médicale nécessitant un traitement immédiat des que la cause est diagnostiquée ou suspecté avant l'hospitalisation immédiate du patient.
Si un coma hypoglycémique est diagnostiqué ou suspecte, le patient doit recevoir une injection IV rapide d'une solution glucose concentrée (50%).
Celle ci doit être suivi d'une perfusion continue de solution glucosée plus diluée (10%) à la vitesse nécessaire au maintien d'une glycémie au dessus de 10 mg/dl. Les patients doivent être étroitement surveillés pendant au moins 48 heures et, selon l'état du patient à ce moment, le médecin décidera si une surveillance supplémentaire est nécessaire.
Le glucagon ne doit pas être utilisé car il peut entraîner une rechute de l'hypoglycémie par hypersécrétion secondaire d'insuline. La clairance plasmatique du glibenclamide peut être prolongée chez les patients souffrant d'une pathologie hépatique.
Du fait de la forte liaison du glibenclamide aux protéines, une dialyse n'est pas utile au patient.
PHARMACODYNAMIE
Le glibenclamide, sulfonylurée de seconde génération à demi-vie courte, semble diminuer la glycémie de façon aiguë par stimulation de la libération d'insuline par le pancréas, cet effet étant dépendant de la présence de cellules bêta actives dans les îlots pancréatiques.
La stimulation de la sécrétion d'insuline par le glibenclamide en réponse à un repas est d'une importance majeure.
L'administration de glibenclamide chez le diabétique provoque une majoration de la réponse insulinotrope postprandiale.
Les réponses postprandia
PHARMACOCINETIQUE
• Après administration orale, le glibenclamide est fortement absorbé (92 %). La concentration plasmatique maximale est atteinte en 2 à 6 heures. La prise d'aliments ne modifie ni la vitesse ni le taux d'absorption.
• Le glibenclamide est fortement fixé à l'albumine plasmatique (99 %), ce qui peut rendre compte de certaines interactions médicamenteuses.
• Le glibenclamide est complètement métabolisé par le foie en 3 métabolites inactifs éliminés par voie biliaire (60 %) et par voie rénale (40 %), l'élimination étant complète en 45 à 72 heures.
• La demi-vie d'élimination est de 4 à 11 heures.
• L'insuffisance hépatocellulaire diminue le métabolisme du glibenclamide et donc ralentit de manière importante son élimination.
• L'excrétion biliaire des métabolites augmente en cas d'insuffisance rénale, de façon proportionnelle à la sévérité de l'altération rénale.
• L'insuffisance rénale n'affecte pas son élimination aussi longtemps que la clairance de la créatinine reste supérieure à 30 ml/min.